La chambre claire de Roland Barthes, note sur la photographie
Tout comme pour l’ensemble de son œuvre par ailleurs variée, ouverte et attentive à de nombreux sujets, La Chambre claire, Notes sur la photographie, bien que largement nourrie de structuralisme, alors qu’il évolue vers un post-structuralisme beaucoup plus souple, est un essai où Roland Barthes invente une esthétique qui lui est propre. Roland Barthes renouvela profondément les rapports de la théorie et du romanesque.
Le mythe
Au cours des années 60, dans Mythologies (Seuil, 1957), Roland Barthes s’exclamait : « […] une de nos servitudes majeures : le divorce accablant de la mythologie et de la connaissance. La science va vite et droit en son chemin ; mais les représentations collectives ne suivent pas, elles sont des siècles en arrière, maintenues stagnantes dans l’erreur par le pouvoir, la grande presse et les valeurs d’ordre. » (Roland Barthes, 1957, p. 72-73) Dans ce livre majeur, il décrit des mythes aussi divers que la Citroën DS, le catch, le vin et le visage de Greta Garbo. Mais il analyse également le phénomène même du mythe.
Le mythe pour Roland Barthes est un outil de l’idéologie, il réalise les croyances, dont la doxa est le système, dans le discours : le mythe est un signe. Son signifié est un idéologème, son signifiant peut être n’importe quoi : « Chaque objet du monde peut passer d’une existence fermée, muette, à un état oral, ouvert à l’appropriation de la société. » (Roland Barthes 1957, p. 216)
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