Tu vas, tu viens, tu sais pas si c’est bien. Tu doutes. tu montres ça à personne, mais t’en parles, un petit peu. C’est personnel mais tu trouves ça bien, tu aimerais bien que la vie soit comme ça. Parce que tu les gardes tes carnets. Ils vieillissent avec toi. Et puis toc, tu tournes la page, New-York sans va et toi tu es en Corse, entre deux pages de papier tu repars en vacances, tu tournes la page. Te voilà ailleurs, c’est pour ça que c’est bien de dessiner dans un carnet, c’est mieux que tout, c’est comme ça que l’on retient la vie. Y a pas photos, tu viens de faire des kilomètres, et puis finalement ce que tu gardes c’est seulement ça. Parce que c’est déjà mis en page, tout les dessins sont pas bons, tu tournes vite la page.
L’histoire du cinéma est comme ça, un monde qui s’accorde à nos désirs.
Le Mépris s’ouvre sur une phrase d’André Bazin : « le cinéma substitue à nos regards un monde qui s’accorde à nos désirs ». Cette phrase attribuée par Godard à André Bazin, est en fait, sous une forme légèrement différente « le cinéma est un regard qui se substitue au nôtre pour nous donner un monde accordé à nos désirs » de la plume de Michel Mourlet dans son article Sur un art ignoré publié dans le n° 98 des Cahiers du cinéma.